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Projet lauréat de l’appel à expérimentations adaptation au changement climatique, Mairie de Paris – Paris&CO

 

Le projet Lisière d’une Tierce Forêt est né de l’idée de transformer le parking devant la résidence Eugène Hénaff en un espace extérieur accueillant et agréable pour les résidents, les employés et les visiteurs de la structure. Deux objectifs donnent le cadre de la conception du projet : le programme, soit l’inversion de priorités d’usage entre voitures et piétons, à savoir la transformation du parking en espace public dédié avant tout aux piétons ; l’environnement, avec la recherche de l’impact climatique positive du nouvel aménagent dans son environnement proche, notamment la diminution de l’effet d’îlot de chaleur urbain par la végétalisation et le choix judicieux du revêtement de sol.

 

Les questions environnementales apportent à la conception du projet une nouvelle dimension; l’intégration de la végétation est ici traitée non pas comme un agrément, mais plutôt comme une infrastructure indispensable à la ville contemporaine et future. En effet, les plantations de masses d’arbres atténuent très efficacement le phénomène d’îlot de chaleur urbain. De plus, une masse arborée associée à un revêtement de sol minéral créée un nouveau type d’espace urbain, à la fois parc et place.

 

D’une part, la canopée rafraîchie le climat de la ville à l’instar des parcs. D’autre part, le revêtement de sol ainsi que le mobilier urbain permettent aux usagers de s’approprier de l’espace comme sur une place publique.

La réponse apportée à la problématique de l’îlot de chaleur urbain permet ainsi l’invention d’une nouvelle typologie d’espace public.

Rafraîchissement de l’espace public

Le projet d’amélioration du cadre de vie des usagers de la résidence Eugène Hénaff s’inscrit dans un moment de prise de conscience des conséquences indésirables de la modification du milieu naturel par l’homme, à savoir les effets du changement climatique. Ce phénomène, connu depuis des décennies, touche plus particulièrement le microclimat spécifique des zones urbanisées. En effet, la température de l’air en ville est souvent plus élevée que celle des milieux ruraux. Cette anomalie climatique, appelé îlot de chaleur urbain, varie en intensité tout au long de l’année et en fonction des conditions météorologiques.

 

Il a été constaté que les effets de l’îlot de chaleur urbain sont encore plus prononcés pendant la nuit. En ville, le rafraîchissement nocturne est moindre à cause de la grande inertie des matériaux qui la composent. Autrement dit, l’énergie solaire est emmagasinée dans les matériaux des bâtiments et dans d’autres surfaces imperméables comme le bitume des routes et des trottoirs. En journée, les bâtiments et voies de circulation s’échauffent, stockant ainsi l’énergie du soleil. À la tombée de la nuit, les surfaces imperméables restituent à l’atmosphère urbaine l’énergie accumulée, en forme de chaleur.

 

Le projet Lisière d’une Tierce Forêt vise à lutter contre ce phénomène indésirable de jour comme de nuit par deux moyens complémentaires : en diminuant l’accumulation de chaleur dans le sol, et en argumentant le rafraîchissement de l’air par l’évapotranspiration, c’est-à-dire par l’évaporation au niveau du sol et par la transpiration des plantes.

 

La nouveauté du projet réside dans l’association de ces deux moyens de lutte contre l’îlot de chaleur urbain dans un même espace. La densité ici de plus en plus forte des arbres, comme dans une lisière de bois, associée au sol minéral donne naissance à un espace hybride apparenté à la fois à une forêt et à une place en ville.

Effet de la végétation sur le climat

La plantation de masses d’arbres crée des surfaces ombragées et diminue ainsi l’ensoleillement direct au sol. L’énergie solaire est absorbée et réfléchie par le feuillage des arbres au lieu d’être emmagasinée dans les matériaux de sol. En même temps l’évaporation d’eau par les feuilles, appelée transpiration végétale, contribue au rafraîchissement de l’air.

 

Effet de matériau de sol sur le climat

En ville le sol est le plus souvent imperméable, ce qui pose problème tant au niveau de gestion d’eau de pluie qu’au niveau d’accumulation de chaleur dans les matériaux.

 

Le phénomène d’accumulation de chaleur est encore amplifié par la couleur sombre des revêtements courants, comme l’enrobé bitumineux. En effet, un sol sombre à l’albédo bas (de 0,05 à 0,15) réfléchi très peu du rayonnement solaire. En conséquence, il absorbe une grande partie d’énergie solaire pour la restituer en forme de chaleur et favorise ainsi l’apparition de l’effet de l’îlot de chaleur urbain. Habituellement les critères du choix des matériaux du sol sont limités à la solidité, la résistance à l’usure, l’apparence, le coût et plus récemment l’impact environnemental lié à sa composition, fabrication et recyclage. Nous souhaitons élargir ce dernier critère en incluant deux caractéristiques qui influencent directement le confort climatique en ville : la perméabilité et l’albédo.

 

Les sols perméables, comme l’enrobé drainant, utilisent l’énergie solaire pour évaporer l’eau qu’ils contiennent. Par conséquent, ils chauffent moins que les sols imperméables. De plus, l’eau de pluie peut s’infiltrer en pleine terre directement à travers le revêtement perméable diminuant ainsi la pression sur le réseau d’égout. Cela est particulièrement important pendant les périodes critiques, notamment les périodes des fortes pluies.

 

Autrement un revêtement de sol avec l’albédo élevé, à savoir de couleur claire, diminue davantage accumulation de chaleur dans le sol. À l’inverse d’un sol sombre, un sol clair réfléchit une plus grande partie de l’énergie solaire qu’il reçoit. La valeur d’albédo doit toutefois prendre en compte le confort visuel des usagers. Un revêtement trop clair peut s’avérer éblouissant.

 

Témoignages – cliquez ici

 

 

 

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Vue du projet en 2022

Thermographie aérienne de la région parisienne en été (APUR 2010)

Revêtement de sol drainant (Photo : Flavio Coddou)

Irradiance solaire, positionnement arbres

Vue aérienne (Photo : Flavio Coddou)

Evolution de la végétation (printemps 2022)

Evolution de la végétation (printemps 2022)

Vue de nuit (Photo : Flavio Coddou)

Thermographie aérienne de la région parisienne en été (APUR 2010)

Revêtement de sol drainant (Photo : Flavio Coddou)

Irradiance solaire, positionnement arbres

Vue aérienne (Photo : Flavio Coddou)

Evolution de la végétation (printemps 2022)

Evolution de la végétation (printemps 2022)

Vue de nuit (Photo : Flavio Coddou)

Projet lauréat de l’appel à expérimentations adaptation au changement climatique, Mairie de Paris – Paris&CO

 

Le projet Lisière d’une Tierce Forêt est né de l’idée de transformer le parking devant la résidence Eugène Hénaff en un espace extérieur accueillant et agréable pour les résidents, les employés et les visiteurs de la structure. Deux objectifs donnent le cadre de la conception du projet : le programme, soit l’inversion de priorités d’usage entre voitures et piétons, à savoir la transformation du parking en espace public dédié avant tout aux piétons ; l’environnement, avec la recherche de l’impact climatique positive du nouvel aménagent dans son environnement proche, notamment la diminution de l’effet d’îlot de chaleur urbain par la végétalisation et le choix judicieux du revêtement de sol.

 

Les questions environnementales apportent à la conception du projet une nouvelle dimension; l’intégration de la végétation est ici traitée non pas comme un agrément, mais plutôt comme une infrastructure indispensable à la ville contemporaine et future. En effet, les plantations de masses d’arbres atténuent très efficacement le phénomène d’îlot de chaleur urbain. De plus, une masse arborée associée à un revêtement de sol minéral créée un nouveau type d’espace urbain, à la fois parc et place.

 

D’une part, la canopée rafraîchie le climat de la ville à l’instar des parcs. D’autre part, le revêtement de sol ainsi que le mobilier urbain permettent aux usagers de s’approprier de l’espace comme sur une place publique.

La réponse apportée à la problématique de l’îlot de chaleur urbain permet ainsi l’invention d’une nouvelle typologie d’espace public.

Rafraîchissement de l’espace public

Le projet d’amélioration du cadre de vie des usagers de la résidence Eugène Hénaff s’inscrit dans un moment de prise de conscience des conséquences indésirables de la modification du milieu naturel par l’homme, à savoir les effets du changement climatique. Ce phénomène, connu depuis des décennies, touche plus particulièrement le microclimat spécifique des zones urbanisées. En effet, la température de l’air en ville est souvent plus élevée que celle des milieux ruraux. Cette anomalie climatique, appelé îlot de chaleur urbain, varie en intensité tout au long de l’année et en fonction des conditions météorologiques.

 

Il a été constaté que les effets de l’îlot de chaleur urbain sont encore plus prononcés pendant la nuit. En ville, le rafraîchissement nocturne est moindre à cause de la grande inertie des matériaux qui la composent. Autrement dit, l’énergie solaire est emmagasinée dans les matériaux des bâtiments et dans d’autres surfaces imperméables comme le bitume des routes et des trottoirs. En journée, les bâtiments et voies de circulation s’échauffent, stockant ainsi l’énergie du soleil. À la tombée de la nuit, les surfaces imperméables restituent à l’atmosphère urbaine l’énergie accumulée, en forme de chaleur.

 

Le projet Lisière d’une Tierce Forêt vise à lutter contre ce phénomène indésirable de jour comme de nuit par deux moyens complémentaires : en diminuant l’accumulation de chaleur dans le sol, et en argumentant le rafraîchissement de l’air par l’évapotranspiration, c’est-à-dire par l’évaporation au niveau du sol et par la transpiration des plantes.

 

La nouveauté du projet réside dans l’association de ces deux moyens de lutte contre l’îlot de chaleur urbain dans un même espace. La densité ici de plus en plus forte des arbres, comme dans une lisière de bois, associée au sol minéral donne naissance à un espace hybride apparenté à la fois à une forêt et à une place en ville.

Effet de la végétation sur le climat

La plantation de masses d’arbres crée des surfaces ombragées et diminue ainsi l’ensoleillement direct au sol. L’énergie solaire est absorbée et réfléchie par le feuillage des arbres au lieu d’être emmagasinée dans les matériaux de sol. En même temps l’évaporation d’eau par les feuilles, appelée transpiration végétale, contribue au rafraîchissement de l’air.

 

Effet de matériau de sol sur le climat

En ville le sol est le plus souvent imperméable, ce qui pose problème tant au niveau de gestion d’eau de pluie qu’au niveau d’accumulation de chaleur dans les matériaux.

 

Le phénomène d’accumulation de chaleur est encore amplifié par la couleur sombre des revêtements courants, comme l’enrobé bitumineux. En effet, un sol sombre à l’albédo bas (de 0,05 à 0,15) réfléchi très peu du rayonnement solaire. En conséquence, il absorbe une grande partie d’énergie solaire pour la restituer en forme de chaleur et favorise ainsi l’apparition de l’effet de l’îlot de chaleur urbain. Habituellement les critères du choix des matériaux du sol sont limités à la solidité, la résistance à l’usure, l’apparence, le coût et plus récemment l’impact environnemental lié à sa composition, fabrication et recyclage. Nous souhaitons élargir ce dernier critère en incluant deux caractéristiques qui influencent directement le confort climatique en ville : la perméabilité et l’albédo.

 

Les sols perméables, comme l’enrobé drainant, utilisent l’énergie solaire pour évaporer l’eau qu’ils contiennent. Par conséquent, ils chauffent moins que les sols imperméables. De plus, l’eau de pluie peut s’infiltrer en pleine terre directement à travers le revêtement perméable diminuant ainsi la pression sur le réseau d’égout. Cela est particulièrement important pendant les périodes critiques, notamment les périodes des fortes pluies.

 

Autrement un revêtement de sol avec l’albédo élevé, à savoir de couleur claire, diminue davantage accumulation de chaleur dans le sol. À l’inverse d’un sol sombre, un sol clair réfléchit une plus grande partie de l’énergie solaire qu’il reçoit. La valeur d’albédo doit toutefois prendre en compte le confort visuel des usagers. Un revêtement trop clair peut s’avérer éblouissant.

 

Témoignages – cliquez ici

 

 

 

Collaborateurs

Fieldwork
+
Samuel Zwerger
Mayumi Iitsuka
Alexandre Demaret

 

Ekolog
EcoSustain
IPH

Programme

Espace public

Client

Association Alteralia

OPH d’Aubervilliers

 

Année

2016 – 2020

Localisation

Aubervilliers, France

Surface

1200m²

Budget

300.000€

Phase

Réalisé

Publications

article de l’Agence Parisienne du Climat

article de l’Urban Lab

 

 

Divers

www.tierceforet.com

 

Lauréat de l’appel à expérimentations adaptation au changement climatique, UrbanLab Paris&Co/Ville de Paris

 

Autres partenaires : Agence Parisienne du Climat, Météo-France, LIED Université Paris Diderot, Région IDF, ADEME, Agence de l’eau Seine Normandie, Département de la Seine Saint-Denis, Plaine Commune, Ville d’Aubervilliers, OPH d’Aubervilliers, CAF Seine Saint-Denis, Green Soluce, Fondation RATP, LafargeHolcim, SOLS